Il existe, semble-t-il, certaines injustices en ce monde... Des gens souffrant de maladie, de pauvreté, de persécution. Il arrive souvent que l'on se demande ce que fait Dieu, ce qui justifie son inaction devant de tels drames... et on fini par penser qu'il est issu des contes de notre enfance, au même titre que le Père Noël, les fées et les gnomes !
Mais si tous ces drames servaient un désir profond que nous nourrissons ? S'ils avaient un but plus grand encore que ce que nous percevons avec nos limites ?
Comme je vous l'ai déjà raconté, j'ai été préposée aux bénéficiaires. Durant cette période, je me suis beaucoup questionnée à ce sujet : comment tant de souffrances étaient-elles possibles ? Une journée, alors que j'étais chez une cliente qui était devenue paralysée à l'adolescence et qui nécessitait beaucoup de soins, elle me dit : toute petite, j'ai décidé qu'un jour je me ferais servir ! Son souhait avait été réalisé. Elle n'avait certainement pas voulu être dans cet état physique, mais elle avait souhaité être servie et c'est exactement ce qui s'était produit !
Moi-même, à un certain moment de ma vie, j'ai voulu très fort que les choses changent. J'avais l'impression que je donnais beaucoup et que je recevais très peu. J'ai voulu que les gens de mon entourage prennent davantage soin de moi. C'était un moment très difficile durant lequel j'ai parfois eu envie de mourir. Mon souhait a malheureusement aussi été exaucé ! J'ai eu une bactérie mangeuse de chaire qui m'a plongée dans le coma, de nombreuses interventions chirurgicales, un arrêt cardiaque... J'ai lutté pour survivre ! À mon réveil, j'avais eu ce que j'avais demandé : tout le monde était au petits soins avec moi, je me sentais aimée et entourée... et j'avais côtoyer la mort de très (trop) près !
D'autres drames plus graves ne semblent pas répondre aux souhaits des gens. Qui veut que la majorité de la planète meure de faim ? Qui veut des guerres et des génocides ? Pas moi, pas vous... Mais oui, quand même un peu !...
Lors des Jeux Olympiques de Beijing, la planète entière a condamné la Chine et les traitements inhumains qu'elle réserve à ses citoyens et aux Bouddhistes... Mais au lendemain des jeux, est-ce que tous les Wal-Mart de la planète avaient fermé leurs portes ? Est-ce que nos gouvernements avaient renoncé aux accords commerciaux avec l'Empire du milieu ? Pas du tout ! Nous exigeons toujours plus pour toujours moins : nous voulons une société de loisirs, des semaines de 4 jours, nous brandissons le drapeau syndical pour un oui et un non en criant à l'injustice et à l'esclavage alors que nous sommes parmi les plus gâtés de la planète... Mais on achète du Made in China tout en nous indignant, en bons Occidentaux que nous sommes, du sort de ce peuple !
La souffrance des autres nous semble être profitable.
Nos jeunes s'en vont on-ne-sait-où ! Les petites filles ont des relations sexuelles à l'âge où l'on sautait encore à l'élastique, elles s'exibent telles des playmates devant des garçons (et des hommes), elles se traitent de "bitchs" entre elles... Elles se placent elles-mêmes en état de servitude. On est loin du féminisme !! Les garçons sont perdus... Ils se nourrissent à grand coups de RedBull et de McDo. Ils décrochent. Ils se suicident. Ils adhèrent à des gangs de rue parce qu'ils ont besoin d'un sentiment d'appartenance. Nos enfants vont mal... Ce n'est pas de leur faute, mais de la nôtre ! Nous n'avons jamais voulu les voir aussi malheureux... mais nous avons souhaité être des amis plutôt que des guides. Nous avons voulu avoir de grosses maisons, des piscines creusées, deux voitures et un cinéma maison... et, faute de temps, nous avons laissé l'éducation de nos enfants aux publicitaires et aux réalisateurs de films et de jeux vidéo.Chaque drame personnel ou mondial répond à une envie, à une pensée ou à un besoin individuel ou collectif.
Soyons prudents avec ce que nous souhaitons. Nos désirs deviennent toujours réalité... mais pas toujours de la manière dont on s'y attendait !
Loin de moi l'idée de faire la morale à qui que ce soit... Je tiens à préciser que je m'inclus totalement dans ce "nous".
En étant conscients de ce pouvoir qu'est le nôtre... pourquoi ne pas commencer à souhaiter de belles et bonnes choses pour chacun d'entre nous... mais de façon intelligente !
